Une journée, un ailleurs – Visite du Centre Croix-Rouge à Ans

Le matin du 2 décembre dernier, nous nous sommes embarqués dans une aventure un peu particulière.

Photo prise par les étudiants.

Photo prise par les étudiants.

A bord d’une voiture (un peu) trop petite, nous nous sommes rendus au centre d’accueil de la Croix Rouge d’Ans.  Nous partions donc tous les cinq vers l’inconnu car aucun de nous ne savait ce qui l’attendait. Nous allions rencontrer des migrants, des vrais !  Ces êtres que nous ne pouvons voir qu’à la télévision et qui dit-on, causent ou posent tant de problèmes… Heureusement notre formation en Sciences Humaines nous pousse à ne pas nous arrêter à cette manière de penser. Nous n’allions donc pas visiter un zoo, mais bien rencontrer des êtres humains, écouter leurs histoires et tenter de comprendre comment ils vivent une fois arrivés ici.

Notre arrivée a été un peu surprenante. Nous nous sommes trouvés devant le terrain d’une ancienne caserne militaire. L’entrée était bloquée par un ruban de signalisation rouge et blanc et il fallait passer par un bureau de fortune (un container préfabriqué) pour signaler notre présence.  Là, on nous a indiqué le bâtiment principal où la personne que nous avions contactée se trouvait. Une fois sortis de ce bureau, nous nous sommes dirigés vers le lieu renseigné. Nous avions l’impression d’évoluer dans un jeu vidéo post apocalyptique, qu’à tout moment un zombie pouvait se trouver au coin d’un bâtiment.

Photo prise par les étudiants.

Photo prise par les étudiants.

Nous nous sentions mal à l’aise et nous étions toujours partagés quant à ce que cette journée allait nous apporter.

Ensuite, nous avons rencontré la personne qui devait se charger de notre visite. Elle était souriante et chaleureuse. Elle nous a d’abord proposé de nous rassembler dans la salle de réunion pour lui poser toutes les questions qui nous passaient par la tête à propos du centre et des personnes que nous allions rencontrer.

Photo prise par les étudiants.

Photo prise par les étudiants.

Elle nous a notamment expliqué la procédure que doit suivre un demandeur d’asile pour obtenir un visa. Procédure longue et compliquée s’il en est. Par la suite, nous avons été rejoints par deux demandeurs d’asile : Baschir et Farid, deux ressortissants Afghans.

Ils nous ont raconté leur périple depuis leur pays d’origine jusqu’en Belgique. Ces discours ont été un moment assez poignant, car ils ont partagé avec nous des moments difficiles et, même sans rentrer dans les détails, ont su nous faire comprendre toutes les difficultés de leurs parcours.

Photo prise par les étudiants.

Photo prise par les étudiants.

Après cela, nous avons visité le centre qui était encore plus grand que ce que nous croyions.

Nous avons vu la salle commune où sont organisés des moments où les habitants du centre peuvent se retrouver. Nous avons aussi visité la salle de classe, où sont dispensés des cours de français, ainsi que la cantine commune.

Photo prise par les étudiants.

Photo prise par les étudiants.

Ensuite, nous nous sommes rendus dans le bâtiment où logent les adolescents qui sont arrivés en Belgique souvent en « repérage » pour leur famille restée dans leur pays ou qui ont été séparé de leurs parents au cours du voyage.

Baschir et Farid sont restés avec nous tout au long de la visite. Nous avons pu leur poser des questions sur leur ressenti à propos de la météo belge, du centre, de leurs attentes par rapport à la Belgique.

Et pour prolonger ce moment, ils nous ont invités à discuter autour d’une tasse de thé qu’ils avaient préparée pour nous. C’est avec enthousiasme que nous avons accepté cette invitation chaleureuse. Une fois rentrés dans le bâtiment dortoir, nous les avons suivis jusqu’à leur chambre qu’ils partagent avec quatre autres hommes afghans. Nous avons donc continué à parler du centre et de leurs conditions de vie autour d’une table. Ils nous ont parlé de leurs coutumes : de leurs familles, de la pièce réservée aux invités et des repas toujours très copieux pris sur des tapis.

Photo prise par les étudiants.

Photo prise par les étudiants.

Ainsi, Baschir nous a surpris en parlant du fait que son grand-père avait plusieurs femmes et que son dernier oncle était un enfant. Nous avons également parlé d’une possibilité de nous revoir, d’organiser des après-midis jeu de cartes de nous apprendre à jouer au criquet, sport le plus populaire dans leur pays. Ils étaient emballés par ces idées car leurs après-midis sont peu animés, alors que que la matinée est consacrée à différents cours.

Au final, cette visite nous a transportés dans un autre monde et nous a permis de nous rendre compte que même lorsque tout semble sombre, il suffit parfois d’allumer une petite lumière d’espoir. Ces hommes et ces femmes sont la preuve que peut importe la situation, il ne faut pas se laisser abattre : Farid avait appris le jour même qu’il recevait le visa tant attendu, quant à Baschir il ne désespérait pas. Leur positivité semble sans faille et devrait être un exemple pour nous tous.

Backes A., Dufrane S., Legat A., Meyer E.

Un commentaire

  1. Michel THIRY · décembre 24, 2016

    Une belle épopée Z!

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